Sur la colline, les ruines de la citadelle ne laissent plus que deviner sa puissance passée de ses fortifications construites selon les principes de Vauban. Plus bas, dans une boucle de la rivière, le château d’agrément qui l’a remplacée à la Renaissance semble évidemment plus plaisant avec son jardin aménagé d’après des plans de Le Nôtre, son escalier d’honneur inspiré de celui de Chambord et son aile plus récente dessinée par un élève de Mansart. Le trésor se trouve dans la chambre dite de Henry IV : un portrait en pied d’Henry VIII d’après Holbein et une vierge à l’enfant de l’atelier de Cranach l’Ancien. Logée dans les anciens communs, la mairie du village a fière allure. Sur la façade, une plaque commémore la nuit où le général de Gaulle y a dormi dans les années 50 mais une autre, quasi identique, à droite de l’entrée de l’hôtel du Lion d’or, indique la même date quoiqu’un lit différent. (Peut-être le Général dormait-il beaucoup.) En revanche, il n’y a bien que la Tour de la reine Margot qui s’enorgueillisse de l’avoir accueillie pendant sa fuite, du moins le dit-on.
Quelles sont touchantes, ces tentatives des petits patelins de se trouver une place dans la grande histoire. Et universelles : dans quel temple allemand n’a pas prêché un disciple de Mélanchthon ?
Pour autant, la franchise a son charme aussi. Hommage soit donc rendu à la guide de la maison Mantin que je cite de mémoire :
« Le dernier loup français tué au début du XXe siècle l’a été dans l’Allier et vous pourrez voir ce dernier loup empaillé dans tous les musées du département. Mais le nôtre, je vous l’assure, est probablement le seul dernier loup de l’Allier de tout Moulins ! »