En ces temps d’attentats, une procédure de sécurité
inutile s’est répandue un peu partout depuis deux ans. Lieux publics, commerces, bureaux : peu ne sont pas concernés. Il s’agit simplement de faire ouvrir les sacs à dos. Un agent de sécurité y jette un regard plus ou moins rapide, et vous laisse passer.
Sac à dos, sac à dos ! On n’y échappe plus. Le matin en arrivant à mon lieu de travail, après déjeuner en y remontant. (On ne sait jamais ce qui pourrait se retrouver dans votre sac à dos entre 8 et 13 heures, mieux vaut contrôler plutôt deux fois qu’une.) Le midi, en entrant dans le centre commercial. En fin de journée, lorsqu’on sort de chez son disquaire favori, et même si aucune alarme ne s’est déclenchée lors du passage du portique contre les vols. À l’entrée des musées, des bureaux de vote, etc.
Ce qui m’agace, c’est l’absence de recul, et pour tout dire la bêtise avec laquelle cette consigne est appliquée. Sans compter son côté systématique et usant, au bout de la cinquième fois de la journée. Mon sac comporte trois compartiments, mais on ne me demande jamais d’ouvrir les deux petits. Et on ne regarde jamais au fond du compartiment principal. Pendant les quelques instants où je suis arrêté, cinq dames ont eu le temps de passer derrière l’agent de sécurité, chacune avec un sac à main. Mais non, les sacs à main ne sont pas contrôlés, même ceux qui sont plus volumineux que mon sac. Je suis bien idiot, je devrais abandonner le sac à dos pour le sac à main. Devant moi, on fait ouvrir une petite valise à roulettes. Aussitôt ouverte, on la fait refermer, sans même que l’agent ait fait mine d’essayer de regarder un peu son contenu ! Quel est l’intérêt ?
Soyons sérieux : soit on installe des dispositifs lourds, couteux et invasifs similaires à ceux qu’on voit dans les aéroports, et on embête vraiment en contrôlant tout le monde (le contrôle acquérant ainsi un semblant d’efficacité), soit on ne fait rien. Tout intermédiaire ne sert à rien, à part faire râler les propriétaires de sac à dos qui n’ont rien à se reprocher.