L'an pire des sens
Par FabriceD le vendredi 7 janvier 2005, 00:20 - Omphalectomie - Lien permanent
À la lecture de ce blog, on pourrait croire que je suis une sorte de pervers obsédé mais frustré qui passe le plus clair de son temps de veille à mâter les passants, à évaluer les passagers du métro et à prier païennement pour que la candidature du type qui a passé un entretien d'embauche hier soir soit retenue et le plus sombre de son temps de sommeil à rêver à des hommes qu'il n'aura jamais.
Eh ! bien, on aurait raison.
Mais que voulez-vous que j'y fasse ? Je pense qu'une fée s'est penchée sur mon berceau et m'a gratifié d'un don exceptionnel : je fais apparaître dans mon entourage des hommes beaux. Baladez-vous avec moi, c'est miraculeux. Je marche et hop ! ils accourent. Je monte dans une rame de métro et bip ! bip ! bip ! ils se glissent entre les portes qui se ferment. Je m'endors et pof ! ils apparaissent. Je suis une sorte de Tistou-les-pousses-verts du bellâtre : lui se spécialisait dans les plantes, moi dans les plantureux.
C'est tuant, à la longue. Parce que, bon, du lot, je ne profite de pratiquement aucun : le bellâtre monté à Valmy dans cette rame de la ligne D, je n'allais tout de même pas laisser mes amis en plan pour lui sauter dessus, comme ça, sous Fourvière ! Mon don est une malediction, je fais de la rétention de frustration, je sombre dans l'obsession.
Encore, ceux que je ne fais que croiser, ils sont inoffensifs. Je suis pratiquement immunisé au bellâtre, désormais, par accoutumance. "Oh, un bellâtre. Encore." Petite montée d'hormones, classique. Petite montée d'autre chose, parfois. Pas grave, la routine, j'ai l'antidote à la maison - ou presque : la petite vieille du troisième. Mais il y en a qui s'incrustent, au quotidien, dans ma vie, les salauds. Qui, chaque jour, émoustillent un petit peu plus mes glandes, stimulent un petit peu plus mon imagination, nourissent un peu plus mes rêves. Et tout ça pour quoi ? Pour rien, justement ! Ils sont tous hétérosexuels, les sots, ou casés, les veinards. Et moi dans l'histoire ? Je suis si frustré qu'un de ces quatre j'essaierai de copuler avec le pied de ma chaise de bureau, façon Yorkshire. Et ils se reproduisent, en plus, ces gens-là ! Je ne sais pas comment ils font... Entre eux, peut-être, ou seuls. Endogamie bellâtresque ou parténogénèse bogossienne, je l'ignore. Chaque année, ça empire. Il y a eu Tarek au bureau, et sa voix douce comme un vent du désert. Il y a eu mon jeune voisin, qui fait de l'aviron (tout est dit). Il y a désormais le type qui a passé l'entretien d'embauche, avec succès, et qui sur son CV a indiqué comme loisirs musculation et jogging. Et je ne parlerai même pas de ceux qui pourraient lire ce billet !
Cerise sur le gâteau : depuis ce soir, il y a en bonus un certain acteur qui jouera avec moi dans Une Mort. Il va falloir se concentrer, apprendre son texte, habiter deux personnages (car je jouerai deux personnages : les deux premiers rôles masculins), penser à respirer (non trivial, contre toute attente), apparaître sur scène en caleçon, répéter toutes les semaines avec lui ?!? Douce torture.
Alors, quoi ? Oui, je suis un obsédé ! Mais accordez-moi des circonstances atténuantes, vos Honneurs : que celui qui n'a jamais bandé me jette le premier Pierre ! Ou Laurent. Ou Cédric. Ou Manu.
Commentaires
Promis, j'arrête de te détailler mes activités sportives en direct sur IRC. ;-)