À moitié plein

Où l'Auteur découvre une espèce rare.

Je me suis souvent, longtemps et intensément demandé si, au CAP de coiffure, il y avait une épreuve de météorologie amateure. J'imaginais cela sous forme d'oral.

La candidate
Il fait froid pour la saison.
L'examinateur
Mais sec.
La candidate
J'préfère ça. Mieux vaut un petit froid sec qu'une douceur humide.
L'examinateur
Oui, mais les plantations souffrent.
La candidate
Surtout après l'été qu'il a fait.

Une épreuve très codée, évidemment.

Il y aurait eu aussi des épreuves d'entremise (Mignon comme vous l'êtes, vous n'avez pas de copine ?), d'assistance sociale (Diplômé comme vous l'êtes, vous n'avez pas de boulot ?) et - contre toute attente - d'analyse politique (Vous avez entendu pour ce pauvre Monsieur Raffarin ? En voilà un homme qui souffre...).

J'ai longtemps cru que seules pouvaient devenir coiffeuses celles qui maîtrisent ce langage bizarre fait de petits tout et de grands riens.

Puis j'ai rencontré Caroline.

Il existe une coiffeuse silencieuse, je l'ai rencontrée.