Amollissement

Où l'Auteur s'inquiète de sa méchanceté déclinante.

Il fut un temps où j'étais un vrai méchant. Un vrai de vrai, qui aimait voir souffrir les animaux.

Il y a un plan merveilleux, dans Beautés empoisonnées : un assez long plan fixe sur un canard qui glande comme savent glander les canards, sur une petite mare d'eau sale. Soudain, surgit un crocodile qui happe le canard. Le palmipède n'a guère le temps que de hurler "Couac !" La caméra s'élève au dessus de la mare, on découvre un panneau au bord d'une route : "Bienvenue en Floride."

Il fut un temps où une telle scène pouvait sauver un film à mes yeux. Le chien de Marie à tout prix, la vache de Fous d'Irène, le perroquet de Beautés empoisonnées encore. Tempus fugit, hélas. L'âge venant, je m'amollis.

Comment expliquer, sinon, ma presque lacrymale émotion à la lecture de... ça ?

Commentaires

1. Le dimanche 16 janvier 2005, 11:56 par FabriceD

Pour compenser, il y a une série de comic strips excellente chez WulffMorgenthaler à propos de Dolph, l'hippo fasciste.