Dégringolade
Par FabriceD le dimanche 15 mai 2005, 11:59 - Petits riens - Lien permanent
Drôle de chose que l'amour, hein ?
Et drôle de chose, aussi, que la langue : avez-vous remarqué qu'on tombe amoureux ? Racine, Corneille et compagnie, tous ceux qui ont fait de notre langue ce qu'elle est ; Littré, Larousse et consors, tous ceux qui l'ont consignée telle qu'elle devrait être ; vous, moi, la petite vieille du troisième, tous ceux qui l'emploient comme ils peuvent ; tous, nous tombons amoureux. Et les anglophones aussi : they fall in love.
Incroyable, non ?
Comme s'il ne s'agissait que d'un accident de parcours. On se balade tranquillement sur la carte du tendre, on se prend les pieds dans l'aspérité d'un caractère, le relief d'un visage donne le vertige et patatra ! On tombe amoureux. Parfois, on tombe de haut : on se relève bien vite, on époussette ses sentiments, on regarde à droite et à gauche s'il n'y aurait pas un témoin gênant. On poursuit sa vie, on panse ses blessures. Et parfois l'obstacle sur lequel vous trébuchez attendait là, vautré, que vous trébuchiez sur lui - c'est qu'il s'était pris les pieds dans vous avant, ou que vous vous étiez entravés l'un l'autre en même temps. Il est doux de tomber amoureux à deux, le nombre amortit le choc. Le choc est parfois si délicieux qu'on ne le remarque pas.
Il a frappé à ma porte. Je n'ai pas compris. Il est entré et à refermé derrière lui. Je n'ai pas compris. Il m'a embrassé. Je n'ai pas compris.
(Je cite de mémoire cet émouvant témoignage. Peut-être le déformé-je un peu mais je me souviens avec certitude que cette chute délicate avait eu lieu en janvier.)
Tout ceci me dépasse un tout petit peu, pour tout dire. La métaphore me semble contestable. Moi qui suis capable, cela s'est vu maintes fois, de m'entraver dans le moindre gravillon, pourquoi donc persisterais-je en ce domaine seulement à ne pas m'effondrer avec perte et fracas ? Et pourquoi quand je me vautre tout de même n'y a-t-il jamais personne pour tomber avec moi ?
Tout ceci me laisse perplexe.
Commentaires
ct pas tout a fait ca
Mais c'était indiscutablement en janvier.
En fait c'est quand il l'a sodomisé qu'il a commencé à comprendre.
tu as vecu la meme chose avec N. je te comprend Tal