Le trou
Par FabriceD le vendredi 10 juin 2005, 21:31 - Lien permanent
Dans l'allée pavée qui tient lieu ici de cour intérieure, il y a un trou. Un petit trou, rectangulaire, deux pavés descellés. Mais pas deux pavés qu'on aurait pris ! Deux pavés qui sont toujours là, tous les deux, au fond du trou. Dix centimètres à peine sous la surface de l'allée pavée qui tient lieu ici de cour intérieure.
À croire que cette allée est surélevée, rehaussée, montée sur tréteaux, peut-être : comme la table du buffet d'un noël de comité d'entreprise, avec sa nappe en papier qu'on déroule au mètre, sa galantine faisandée aux pistaches grillées et ses petits bols de mayonnaise tiède. Et les immeubles autour sur tréteaux aussi - mieux, sur échasses ! Ou sur voûte, peut-être, cela serait plus sérieux.
Quoi qu'il en soit, l'échafaudage s'effondre, de toute évidence.
Pavé après pavé, l'allée va s'affaisser. Un canyon, un gouffre, la bouche de l'enfer vont s'ouvrir sous mes pieds, sous les roues de la Kangoo du voisin moustachu, sous les pattes des pigeons trop gras. Pour tout engloutir. De mon bureau qui fait face à la fenêtre, je la vois déjà serpenter, cette crevasse, elle prend son temps, elle prend de la place, elle prend plaisir à avancer vers mon immeuble. À moins que ce ne soit lui qui aille à son devant, tout est relatif, ils courent l'un vers l'autre, elle va l'avaler, il va s'y engloutir, la fin est proche.
Je sais la catastrophe imminente et je ne puis rien faire. Rien sinon me mettre à la fenêtre, m'appuyer à la rambarde en fer forgé où un écureuil lubrique poursuit des gamins cul-nuls et attendre que mon immeuble coule.
Commentaires
Bordel Fabrice quand-est-ce que tu publies?
Quand j'aurai quelque chose d'intéressant à dire ? Parce que, franchement, à part dans le porno et à la Sécu, personne ne s'intéresse aux histoires de trou...
Pour info, pas loin du trou, il y a une sorte de cuvette qui se forme. Je vous tiendrai bien entendu informés de l'évolution de la situation.
Euh, si je puis me permettre... crevasse. Et non cet horrible ensemble de lettres qui semblerait être un homonyme imaginaire du mot crevasse.
Bon, que je ne t'y reprenne plus.
*Fait claquer son fouet au dessus de la tête de FabriceD*
C'est pour ton bien, tu sais - dit Xavios d'une voix doucereuse. :P
ca y est, je l'ai vu, c'est enorme. (non je me trompe pas de billet)
Alors tu nous sors la citation de Wilde et ensuite qu'il faut quelque chose à dire, hum, ce n'est certes pas totalement contradictoire, mais ne rien avoir à dire n'est pas une raison suffisante.
Tu aimes le chocolat (ceci est un exemple). voila un bon sujet de nouvelle.
Comment ton amour du chocolat a changé ta vie et combien tu te fous qu'il change celle des autres, voila un bon sujet prétexte à racontage de vie avec plein de style et d'enthousiame.