Petit chosier

Tel certain palmipède, Prométhée et la plus vieille de mes articulations, me voici enchaîné.

Je résume pour ceux qui ne suivent pas les liens. Parmi les calamités modernes qu'on se voit refiler régulièrement, qui agacent à chaque fois mais qui nous peineraient si elles n'étaient adressées qu'à d'autres, les plus notables sont les chaînes de l'amitié, les cartes de vœux et le Prix Nobel. Quoique très occasionnellement, pour ce dernier. Bref, quelqu'un que j'apprécie sincèrement, que je lis régulièrement et que je lierais aussi si j'avais le courage de mettre à jour ma liste de liens, quelqu'un de bien sous tous rapports, donc, a décidé de m'obliger à me repencher sur de vieux écrits. Voici les consignes :

1. Allez dans vos archives ;
2. Retrouvez la 23ème note ou celle proche de ce chiffre ;
3. Retrouvez la 5e phrase ;
4. Affichez le texte de la phrase ainsi que les instructions ;
5. Demandez à 5 personnes d’en faire autant.

De quel esprit malade ont bien pu sortir ces chiffres ? nous ne le saurons jamais. 23, 5, 5 : peut-être est-ce là une combinaison à la puissance occulte et démoniaque, lancée sur le réseau par quelque prêtre sataniste pour invoquer quelque succube ou quelque goule qui ouvrirait les portes du pandémonium pour nous condamner à des tourments éternels. (Ce qui ne serait pas une punition trop faible pour avoir fait passer une de ces chaînes maléfiques.) Ou peut-être sont-ce les mensurations en millimètres d'une ampoule pour lampe-torche. Comme je le disais, nous ne le saurons jamais.

Donc, mon vingt-troisème billet. Il porte l'identifiant 24, histoire de se faire remarquer : je n'ai jamais terminé ni mis en ligne un billet précédent, ce qui a tout décalé. (Jeu-concours : devinez dans les commentaires ce dont aurait dû parler ce billet. Ça vous occupera ; pendant ce temps-là, vous ne propagerez pas une chaîne méphistophélique. Jeunesse dépravée.) Sa cinquième phrase, si j'ai bien compté, la voilà :

Faux, certes, mais il n'empêche.

Vous voilà bien avancés. Ceci dit, je suis content que ce soit tombé sur ce billet et sur cette phrase.

Sur ce billet, parce qu'il a marqué un tournant dans ma vie. Il est assez impudique (et le suivant plus encore) pour que je n'en remette pas une couche ; disons simplement qu'il est la marque du passage d'un bonheur à un autre. Ou, plus exactement, du regret d'un vieux bonheur à l'espoir d'un bonheur nouveau. Ces bonheurs ont des prénoms, ils se reconnaîtront. Je ne sais pas si j'ai jamais remercié le premier de sa gentillesse, de sa patience et de sa tolérence : si ce n'était pas le cas, merci. Je ne dirai rien du second : mieux vaut jouir d'un bonheur vivant que d'en parler.

Sur cette phrase, ensuite, parce qu'elle sonne diablement bien et qu'elle me ressemble. Il aurait été dommage de tomber sur une phrase banale, ou anonyme, ou bancale. Celle-ci a ce rythme heurté que j'aime tant, une ellipse qui confine à la faute grammaticale et une bougonnerie pince-sans-rire. Elle suinte de la mauvaise foi dont j'aime tant m'enduire le style. Une bien méchante petite phrase, donc, comme je les aime.

Mais parler n'est pas tout, il faut agir ; plutôt que de dire du bien de moi, mieux vaut vous faire du mal. Car il y a la règle n°5 ! Terrible règle n°5 : c'est en elle que réside le plaisir de la chose, c'est par elle que l'épidémie se propage. (Pour faire simple, elle est à la chaîne ce que l'orgasme est à la maladie vénérienne.) Suspense, roulement de tambour, frisson dans l'assistance. Les désignés sont :

Val :

Parce qu'il ne faut jamais perdre une occasion de faire une crasse à Valentin.

Obi-Wan, le commentateur fou :

Parce qu'il a osé écrire que je n'écris plus que sporadiquement.

Plantex :

Parce qu'il ne poste plus que sporadiquement.

Nounours :

Parce qu'il est pire que Plantex.

Shawn :

Parce que (je suis très fier de ce raffinement) il n'y a pas 23 billets sur son blog.

J'ajouterai des liens à mesure que les billets seront écrits. (S'ils sont écrits un jour.)