Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Par RomainT le dimanche 22 avril 2012, 11:38 - Les dix doigts de la main - Lien permanent
Dix œuvres de Bach ou un peu de splendeur sonore, un soupçon de beauté entre ciel et terre. Un panthéon personnel.
Concerto pour deux violons en ré mineur. Les montées des violons dans les aigus dans le premier mouvement sont irrésistibles. Le tout irradie d'une joie qui illustre bien le bonheur qui peut jaillir de la musique de Bach.
Variations Goldberg. J'en ai parlé ici. C'est un sommet du genre œuvre à variations, et un sommet de musique tout court.
L'Art de la fugue. Œuvre austère, inachevée et pourtant pleine de lumière. Se joue plutôt sur un instrument à clavier, l'orgue en général. Les vingt contrepoints qui la constituent illustrent tout l'art de la forme fuguée, qui était déjà démodée quand Bach vieillissait.
Cantate Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen. (Les pleurs, les lamentations, le tourment, le découragement). Le programme est peu engageant au premier abord, et pourtant la musique est superbement prenante. Cantate déchirante, tragique, qui exalte un profond sens du sacré comme aucune autre œuvre.
Fantaisie et fugue en sol mineur, pour orgue. Pas aussi célèbre que la Toccata et fugue en ré, ce diptyque est pourtant l'exemple écrasant du pathétique virtuose auquel Bach a pu parvenir à l'orgue : tutti mastodontes, mélodies immédiatement reconnaissables, traits de pédalier et trémolos, enfin carrure formelle impeccable.
Komm, süßer Tod. Une chanson harmonisée par Bach, dont l'air peut-être est l'un des plus célèbres à côté de ceux des chorals Ein feste Burg et Schafe können sicher weiden. La version pour piano du compositeur britannique Ronald Stevenson est particulièrement grandiose et émouvante.
Partita en ré mineur, pour violon. Sûrement la plus connue du recueil de sonates et partitas pour violon seul, avec la célèbre chaconne (un morceau à variation) qui la conclut. Avec Bach, le violon peut être un instrument harmonique.
Passacaille et fugue en ut mineur, pour orgue. Encore une pièce à variations. Bach n'en aura pas laissé beaucoup, mais il maîtrisait parfaitement bien le genre. La passacaille pour orgue, inspirée des précédents de Pachelbel et Buxtehude, est un des morceaux préférés de Fabrice. On comprend pourquoi, quand beaucoup de chefs ont transcrit avec éclat cette œuvre à l'orchestre, et quand on entend ses proportions, son côté somptueux, sa grandeur en un mot.
Prélude en sol majeur du premier livre du Clavier bien tempéré. On voit mal là encore comment on pourrait attribuer ce morceau à un autre. Une petite merveille resplendissante de moins d'une minute.
Deuxième suite anglaise en la mineur, pour clavier. Pour moi c'est la suite de Bach. On en trouvera de plus équilibrées, de plus émouvantes, de mieux construites. Pourtant, le caractère dansant est constant et on ne se lasse jamais des bondissements de la musique d'une pièce à l'autre de la suite. C'est avec ce morceau, qui me fait toujours un petit pincement quand je l'écoute, que j'ai vraiment commencé à écouter de la musique pour piano.
En ce jour de premier tour de scrutin présidentiel, où certains peuvent être moroses, blasés ou se sentir noyés dans l'uniformité, je propose deux minutes de Bach avant d'aller voter. Un peu de soleil ne fait jamais de mal, à défaut d'autre chose.