Églises de Venise
Par RomainT le dimanche 13 mai 2012, 19:57 - Les dix doigts de la main - Lien permanent
Que dire de Venise ? La ville historique mérite tous les superlatifs, tous les adjectifs mélioratifs. Elle est tellement belle que sa beauté dépasse le déplaisir, le dommage, l'horreur parfois causés par le flot de touristes qui la submerge, et dont pour quelques jours nous sommes venus grossir le courant. Essayons de faire simple, de laisser de côté un trop-plein d'adverbes et d'adjectifs.
À Venise, la moindre église s’enorgueillit d'un sol de carreaux de marbres colorés, d'au moins deux Titien, trois Tintoret et un Véronèse. Il y en a de tous les styles, avec une préférence pour le gothique et le baroque. Fabrice et moi sommes entrés dans quarante d'entre elles (si j'ai bien compté), parfois par hasard ; certaines étaient closes, dans d'autres un office était en cours. Voici ma sélection d'incontournables.
Santa Maria della Salute. Il me semble que ce monument à deux coupoles vaut par son aspect extérieur imposant plus que par le peu de toiles présentes à l'intérieur. Par la rosace de marbre, sous la coupole principale, sur laquelle on ne marche pas, également.
San Marco. Que préférer : les marbres rose et bleu pâle, pastels, les coupoles et les pinacles orientaux de l'extérieur, ou les mosaïques d'or dans le sombre intérieur, réveillées seulement par les rais de lumière qui percent par la grande coupole centrale ?
Gesuiti. S'il ne fallait entrer que dans une seule église de Venise, je choisirais San Marco. Dans deux, j'ajouterais la Chiesa dei Gesuiti. Colonnes et murs de marbre et de jade mêlés : un délire baroque dont on se remet avec difficulté. De lumineux Tiepolo. Ah, j'oubliais les marbres du plafond qui sont aussi détourés de fines ciselures dorées.
Santa Maria dei Miracoli. Ce qui est particulièrement fort avec cette petite boite à chaussures rehaussée d'un demi-cylindre, c'est que les extérieurs et les intérieurs y sont identiques : mêmes décorations, mêmes placages de marbres, proches de ceux de San Marco. Peu de toiles, mais ce n'est pas ce qu'on vient y voir.
San Sebastiano. Paolo Véronèse y est enterré ; il l'a décorée. Il doit bien y avoir 30 Véronèse sur les murs et au plafond...
San Pantalon. Cette église est la seule dont le plafond puisse rivaliser avec celui des Gesuiti. En trompe l’œil, avec des dizaines de personnages qui montent vers le ciel, et l'on est renversé.
San Michele. Nous ne saurons jamais ce qu'elle renferme, puisqu'elle semble ne pas être ouverte au public. Sur la petite île-cimetière de San Michele, elle comprend un petit campanile fait d'un subtil camaïeu de briques marron, et une petite chapelle orientale toute de marbre blanc, très pure.
Santa Maria Gloriosa dei Frari. Presque autant de toiles que dans Santi Giovanni e Paolo. Tombe de Monteverdi.
San Giorgio Maggiore. Sur l'île San Giorgio, l'église est de l'architecte Palladio ; elle est majestueuse de l'extérieur, avec sa façade élégante, et dépouillée à l'intérieur, inspirant le repos. Son campanile, presque aussi haut que celui de San Marco, est plus affiné. Cette église ressemble beaucoup à l'église du Rédempteur, sur la Giudecca, de Palladio également.
Santi Giovanni e Paolo. Il y a peut-être 40 ou 50 toiles dans celle-ci, qui atteint un maximum dans la surenchère. Cette basilique abrite les tombes de 52 doges ; clin d’œil respectueux et amusé à Sebastiano Venier, naturalmente.
Quand on pense que Napoléon 1er avait créé une Commission pour l’embellissement (de Milan et) de Venise
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(Photos, mise en page et aide bienveillante de Fabrice)