Rediffusion : 14 juillet outre-Quiévrain
Par RomainT le samedi 14 juillet 2012, 19:37 - Carnet de voyage - Lien permanent
Le week-end du 14 juillet 2011, Fabrice venait faire un tour à Evere, en Belgique, et plus si affinités.
Le 14, pluie en hallebardes le matin. On s'était dit qu'on passerait voir le cimetière de Bruxelles, on a hésité, on s'est fait rincer. Petit avantage, le vert des pelouses n'avait peut-être jamais été aussi profond, et le lieu était vide. Le parc est magnifique, comme je le soupçonnais : les arbres sont majestueux, il doit faire très frais sous les voûtes les jours de chaleur. Les allées sont toutes courbes, les pelouses reposantes, les parterres colorés. On en oublie les quelques tombes. Je n'ai pas vu d'horticulteurs, pourtant, on taille les arbres en voûte sous la pluie : elle fait ployer les branchages, ce qui permet de ne pas avoir à monter trop haut ; et lorsque le soleil revient la voûte se reforme. (C'est du moins comme ça que procédait le père de Fabrice, quand il était jeune et qu'il taillait l'allée de tilleuls de l'abbaye de Noirlac.) Après deux heures de bonne drache, direction la basilique de Koekelberg. Un peu l'équivalent de Saint-Paul en Angleterre, c'est aussi une des plus grandes églises du monde. Toute briques à l'extérieur, Art déco. Dedans c'est jaune et aseptisé comme dans un hôpital, ça tient aussi du centre de conférences. Drôle de mélange pour une atmosphère très particulière. Aller et retour par la grande avenue Léopold, bordée de maisons Art nouveau.
Le 15, direction l'Atomium (20 minutes en tram depuis l'appartement que j'occupais, c'était une bonne surprise) puis parc de Laeken : serres royales, pavillon chinois, tour japonaise. On a sûrement mal joué, le parc avait l'air joli mais entrecoupé de routes, du coup on n'est pas resté longtemps. L'Atomium, gadget rigolo, valait le coup d'être vu ; pas grand chose à en dire de plus.
Le 16, on a pris le train vers Anvers, en Flandre. Passage par Malines qui a l'air bien jolie. Anvers est venteuse, pas loin de la mer à l'embouchure de l'Escaut. Plus de maisons à pignon qu'à Bruxelles comme on peut s'y attendre, puisqu'on se rapproche des Pays-Bas. La gare est fabuleuse, sur trois niveaux. Je n'ai toujours pas compris comment les trains peuvent rejoindre les voies à la sortie de la gare... La cathédrale aussi, de style gothique brabançon comme l'hôtel de ville de Bruxelles. D'autres églises et maisons de maître (comme on dit en Belgique), et autres beaux monuments se trouvent sur le chemin des quartiers du centre. Une demi journée permet d'en faire le tour, qui le mérite.
Le 17, un tour dans le centre de Bruxelles puis dans le Sablon, et dans les Marolles jusqu'à Bruxelles-Midi et la fête foraine partout autour de la gare. Quatre heures plus tard Fabrice était à Lyon. Ce dimanche soir, malheureux hères dans nos appartements vides chacun de notre côté, nous ne devions penser qu'à n'être plus jamais séparés trop longtemps. La morosité hebdomadaire prenait déjà le pas sur les quelques jours précédents.
La semaine suivante, ambiance de vacances en Belgique. Seul de mon groupe de travail présent dans les bureaux, ce fut calme. Le jeudi soir qui a suivi, je sortis tôt pour un début de soirée culturelle : j'achetai deux livres galerie des princes, commandai des places gratuites pour le musée Magritte (rénové avec un peu de mécénat GDF Suez), allai voir l'expo Jeff Wall au Bozar et entendis malgré moi une bonne partie de la Flute Enchantée qui passait à la taverne où j'ai dîné. Le meilleur de l'expo Jeff Wall ? les photos de Walker Evans et Wols, celles de Roy Arden, qui ont influencé Jeff Wall. Ah, je serai bien reparti avec une superbe meule de foin d'Eugène Atget, mais bon, la sécurité, les alarmes, tout ça. Allez-y, rien que le bâtiment de Horta vaut le détour.
Eh non, pour répondre à la question en forme de pari que je me posais alors, Fabrice et moi n'avons pas encore lu les plus de 70 romans de Simenon dans lesquels Maigret apparaît. J'évoquais Le Chien Jaune, dont j'aurais juré que Fabrice avait admirablement parlé dans un billet que je ne parviens pas à retrouver, et je pensais déjà à ces vacances anglaises où Oxford, Auden, Londres et Lodge voisinaient...