Apostille, postille et demie

Ce printemps automnal qui n’en finit pas de gibouler comme un mars qui ne repartirait pas, ce ciel traînard qui écoute en retard les proverbes d’avril et persiste à rester couvert, ces nuages grisâtres sur lesquels les éclairs en mai ont fait comme une plaie, bref, en un mot, les éléments déréglés nous y incitent : apostillons — dans toute cette humidité, cela ne se remarquera pas.

Ainsi donc, le Lecteur attentif, cet éléphant rose que distinguent tant sa mémoire que sa rareté, le Lecteur attentif se souvient sans doute d’une recension en ces lieux du Chien jaune de Georges Simenon. (Le Lecteur distrait peut suivre ce lien pour la relire.) Dans ce billettet, on pointait en passant le penchant du commissaire Maigret pour les alcools divers. Quel plaisir de surprendre, bien plus tard, un auteur que l’on admire faisant la même constatation, et combien mieux !

Ce qu’il y a de certain, c’est que Maigret boit beaucoup. On est effrayé par ce qu’il consomme. Si on fait le compte des demis, des fines, du beaujolais, des calvados, des marcs, des scotchs et même des chartreuses qu’il avale, on est impressionné par le volume d’alcool qu’il a ingurgité à la fin de la journée. Il y a parfois huit séances en douze heures de Picons-grenadine, de vin blanc, de whisky, sans compter la framboise d’Alsace. Si bien qu’il est souvent repus et somnolent. […] Il ne sait pas résister aux effluves des petits bars. Il a un goût flamand pour tout ce qui sent le propre, le genièvre et la bonne cuisine.
Il atteint à la vérité par le calvados et l’andouillette comme M. Pickwick, dans Dickens, atteint par le punch à la philanthropie.

Et c’est ainsi, comme toujours, que Vialatte est grand.

Commentaires

1. Le mercredi 19 juin 2013, 14:08 par Bill

Et c’est ainsi, comme toujours, que FabriceD est grand.