Pedibus

Revenant de Prague, je suis plus que jamais convaincu qu’une ville se découvre à pied.

De très grandes villes comme New York, Pékin ou Tokyo à pied, vraiment ? Sûrement pas, et c’est triste.

Parce qu’on rate à coup sûr l’à-côté, le moins ou le pas du tout touristique, l’endroit justement hors des sentiers battus, le truc sur lequel vous ne pouvez tomber qu’en prenant une rue imprévue, un chemin à gauche avec un bel hôpital de briques néogothique, alors que votre but est manifestement sur la droite.

À vélo peut-être ? Je pense qu’on peut en rater autant qu’en transport en commun. Une question de vitesse, probablement. Même si l’on perd à pied ou en transport la liberté de l’horaire qu’offre le vélo, je l’admets.

À Prague, pour aller à la citadelle de Vyšehrad, vous pouvez prendre le métro et vous y êtes en 5-10 minutes (trois stations depuis la vieille ville). Vous pouvez aussi descendre les quais de la Vtlava, avec de superbes bâtiments Art Nouveau tout le long du parcours (trois quarts d’heure de marche depuis la vieille ville). Vous pouvez aussi passer par la ville nouvelle, par le quartier universitaire et les hôpitaux (une heure de balade). Amateurs d’architecture, d’impasses et de coins désaffectés, n’hésitez pas ! Et les jeunes étudiants praguois sont avenants.

À l’écart, dans les effluves réelles des villes. Deux exemples à Paris : il faut se perdre dans le marais et compter les hôtels particuliers du grand siècle, les discrets, passer deux secondes les portes cochères ouvertes et admirer les cours intérieures cachées ; il faut chercher les maisons avec jardin (sûrement hors de prix) du treizième, à deux pas de la rue de Tolbiac. À Venise, un pas de côté : vous êtes immédiatement dans des multitudes de calli sans personne. De quoi respirer le croupi de tous ces petits canaux mystérieux, et poser les yeux sur des palais qui ne le sont pas moins. À Londres Chelsea, Holland park, Hampstead… sont des quartiers charmants plus ou moins excentrés : je ne suis pas un extrémiste du pied non plus, il m’arrive de prendre le bus pour m’y rendre (tellement plus chouette, et moins cher, que le métro). Je constate en chemin ce que je rate pour mieux revenir.

Commentaires

1. Le lundi 11 novembre 2013, 00:38 par Val

Perso, on a fait deux fois New York quasiment uniquement à pieds, Londres, Boston et Venise aussi, par contre Washington en vélo. C’était ma contribution au débat. Ah si, il parait qu’on peut faire le tour de Nevers à pieds aussi..

2. Le lundi 11 novembre 2013, 09:36 par Romain

J’ai des a priori sur les villes américaines, n’étant jamais allé aux États-Unis. Pékin, je n’avais pas voulu m’y risquer à pied vu la pollution.