Fin

Je viens de lire la dernière chronique qu’Alexandre Vialatte a écrite pour La Montagne, le journal Clermontois. Je les avais commencées il y a huit ans.

Vous n’imaginez pas mon état de mélancolie.

Vialatte écrivait baroque, il avait un côté Proust, il en rajoutait partout. Il était drôle le plus souvent, très vieux con sur la fin. Il aimait la littérature, ses amis écrivains et artistes, le bon français. Vieux con, mais avec quel style.

Il répétait inlassablement que l’homme attend l’autobus 27 au coin de la rue de la Glacière ; donnait encore et toujours des conseils de jardinage, qu’il piochait dans l’almanach Vermot ; écrivait que qui ponctuait bien pensait bien. Et ses obsessions qui revenaient périodiquement : Pourrat, Kaeppelin, Natalie sans h, le laid usage de la locution après que.

Alexandre Vialatte (1901-1971), Chroniques de La Montagne - 1951-1971, éditions Robert Laffont, collection Bouquins.