Trois semaines dans les Pyrénées vous conduisent nécessairement, même si vous n’êtes pas un aficionado du genre, à mettre les pieds dans une sous-préfecture. Lors de notre tour estival, nous avons sillonné les Pyrénées-Orientales de façon intensive, un bon bout de l’Ariège et des Hautes-Pyrénées, la pointe sud de la Haute-Garonne ainsi qu’un morceau du sud de l’Aude.
Par ordre d’apparition, les sous-préfectures visitées : Prades, Céret, Pamiers, Saint-Girons, Saint-Gaudens, Bagnères-de-Bigorre, Argelès-Gazost, Narbonne.
J’ai le regret de dire que la ville dont notre ancien Premier ministre a été maire est assez triste. Elle cumule un centre-ville limité, peu intéressant, avec une église dont les horaires sont étonnants : fermée les dimanches et lundis, fermée entre 12h et 14h, horaires d’ouverture la journée plus restreints que ceux de ma banque. Le trésor, pourtant réputé, même combat. Exit le plus grand retable baroque de France : nous n’aurons pas eu l’occasion de le voir.
Céret est à l’inverse une superbe petite ville dont le centre ancien, avec ses ruelles et placettes, a un charme évident. Vous ajoutez les agréables cafés et restaurants sous les arbres sur le boulevard autour du centre, les fameux trois ponts et le riche musée d’art moderne, le tout pour moins de 8000 habitants, et vous obtenez ce haut niveau de sous-préfectoralité que bien des villes pourraient envier à Céret.
Le siège du diocèse d’Ariège est à Pamiers, située à 20 kilomètres seulement de la préfecture Foix. Foix pourrait aussi bien être sous-préfecture de Pamiers, on ne verrait guère de différence. Pamiers est plutôt endormie, sans grand intérêt hélas, hormis quelques clochers dont la cathédrale de style gothique méridional. 16 000 habitants ! peut mieux faire. Pour comparer, Pamiers est loin d’être au niveau du Puy-en-Velay ou d’Autun.
Saint-Girons est deux fois moins peuplée que Pamiers ; son centre m’a paru plus vivant et agréable, mais la ville elle-même est peu intéressante. Elle vaut surtout par sa proximité immédiate avec Saint-Lizier, gros village qui a été siège de l’ancien diocèse du Couserans, aujourd’hui rattaché à celui de Pamiers.
Saint-Gaudens n’a pour elle que sa collégiale, au centre de la principale place du centre-ville. L’extérieur de cette très belle église romane a été fortement remanié au XIXe siècle, notamment le clocher, mais l’ensemble a encore fière allure.
Bagnères-de-Bigorre est une petite ville de cure touristique, fort sympathique. Un peu d’architecture thermale, de l’animation au centre-ville, un beau site, de nombreux commerces. Que demander de plus ? La ville fut notre point de départ pendant deux jours et nous l’avons beaucoup appréciée.
Argelès-Gazost, également ville thermale, m’a semblée nettement plus chic que Bagnères-de-Bigorre tout en paraissant aussi agréable à vivre. Je parle d’un point de vue général, bien sûr, je ne compte m’installer ni dans l’une ni dans l’autre ! Argelès-Gazost possède un je-ne-sais-quoi de raffiné que l’on retrouve à Bagnères-de-Luchon (qui n’est pas sous-préfecture mais en a les dehors et la classe) et qui ne se ressent dans aucune autre des villes citées jusqu’à maintenant.
Nous terminons par Narbonne, la grande ville romaine de l’Aude. Vous pouvez vous y arrêter deux jours sans que l’ennui guette : cathédrale, palais épiscopal et musée, basilique Saint-Paul, belles maisons XIXe du centre-ville relativement étendu, musée Narbo Via (incroyable). Une ville très touristique et vivante de 55 000 habitants, peuplée au-delà de la moyenne des sous-préfectures, d’excellent niveau pour cette taille si on la compare par exemple à Brive, Roanne ou Thionville. Narbonne ou la sous-préfectoralité telle que nous l’aimons : libérée de la médiocrité, riche mais non prétentieuse, sûre d’elle-même sans démonstration.